« il faut rire de tout disait Desproges. La crise des significations imaginaires sociales. En Allemagne, Katha précise aussi qu’en principe, on peut rire du tout. La nécessité morale de sauver le droit de rire de tout. A la différence de l’ironie et du rire ordinaire qui détachent le rieur de ce qu’il désigne comme risible, l’humour n’épargne pas le rieur. J’ai essayé d’être le plus clair possible, ce qui n’était pas gagné! Comment pouvoir rire de soi et soumettre ses croyances à un regard critique si l’on n’a pas été formé au doute, si l’esprit est prisonnier de ses conditionnements, qu’ils soient psychologiques ou sociologiques? Je ne communique pas par un autre canal. Sinon, on est foutus. Quant à la raideur bien- pensante chacun est libre dans son for intérieur d’en rire. Ils adhèrent, donc ils sacralisent. Sinon, on est foutus. Ça fait moins mal quand on en a ri. La ciguë et la croix témoignent que la place de l’Absolu est vide. Et pour qui est-il une menace ? Mais certaines blagues fort grossières dégradent moralement les rieurs et cela est suffisant pour avoir des réserves à l’endroit de ce genre de rire. Que l’homme ait la capacité de rire, il suffit d’observer le réel pour en être assuré. On pourrait les distinguer en trois catégories de délits selon l’ordre croissant de leur gravité : Les propos racistes, xénophobes, misogynes, homophobes sont une affaire de la sphère privée. Dissertation: Peut-on rire de tout?. | La Plume d'Aliocha. Ce qui ne va pas de soi, en revanche, c’est l’amplitude de cette capacité. Ainsi, dès qu’il y a volonté d’humilier l’autre, dès qu’il y a jouissance de sa souffrance le rire est moralement douteux. Par . L’enfance est-elle ce qui doit être surmonté? Peut-on fonder une condamnation du rire ? L’ambiguïté du rire voire son aliénation ne doit donc pas être méconnue. Ils ont été déterminés par la loi de 1881 qui encadre la Liberté de la presse. D’où notre étonnement. Rire de tout, Je ne peux pas rire dès le matin en mangeant ma biscotte, puis rire jusqu’au soir 2° : Rire de tout, oui, hormis des tabous. D’un point de vu légal, non. Personnellement je me sentirais tenue de m’en dispenser. "Peut-on rire de tout ?" Le jeu, le rire, l’humour ont pour but d’échapper au sérieux de ce monde. Oui, dans l’absolu. On peut répondre : ce qui incarne l’échec d’une prétention. On n’empêchera jamais les gens de rire sous cape, d’autant plus gaiement qu’il n’y a rien à respecter dans des institutions liberticides. Je ne citerai personne, mais vous avez sans doute saisi l’allusion. J’avais cependant une question, j’ai l’impression que vous passez beaucoup sous silence une anayse du rire typique de certains philosophes antiques et classiques, qui voient dans le rire l’expression du mepris pour l’homme ridicule ainsi qu’une condamnation deses vices. Puisque le monde dans lequel l’homme a à vivre n’est pas un monde d’êtres moralement et intellectuellement libres, il faut en tenir compte. Peut-on rire avec tout le monde ? Beaucoup d’humoristes ou de journaux satiriques se défendent en brandissant la liberté d’expression. Ce qui lui ôte toute forme de méchanceté est la manière pour l’esprit qui y excelle de se sentir partie prenante des ridicules qu’il exhibe et dont il fait rire. On ne rit pas des mêmes sujets, ni de la même façon en Argentine, en Australie, au Nigeria ou en Inde. Merci d’avance pour votre réponse. Il est aussi acceptation. N'oublions pas de conserver notre rire d'enfant, car le rire est la clé d'une société qui peut chanter juste. Le débat fait rage et réapparait régulièrement dans l'actualité. Personne n'est jamais parvenu à m'arracher cette arme, et je la retourne d'autant plus volontiers contre moi-même, qu'à travers le « je » et le « moi », c'est à notre condition profonde que j'en ai. Fragments posthumes.". Bonjour Mais le rire peut effectivement être ambigu c’est-à-dire procéder d’autre chose que de la vertu intellectuelle et morale. II) L’ambiguïté du rire ou de la légitimité de certains scrupules moraux. C’est le domaine religieux, car certains dogmes sont reçus par les fidèles comme ayant une dimension sacrée. Cela étant qu’est-ce qui fait rire dans l’humain ? Que l’homme ait la capacité de rire, il suffit d’observer le réel pour en être assuré. Tumulti e ordini. Prendre au sérieux, c’est avoir perdu le sens de la distance. Peut-on rire de tout au Québec ? Ce que vous écriviez – en 2007!- éclaire tellement bien les événements de janvier 2015… J’avais eu ce sujet de philo il y a 30 ans, il m’avait passionné, et il est tristement d’actualité cette année…. Suite aux évènements de Charlie Hebdo, certains ont remis en question le bien fondé des caricatures liées à l'Islam, aux musulmans et à leur prophète Mahomet alors que d'autres les ont défendu au nom de la liberté d'expression. Je préfère Aristote et d’ autres qui nous invitent au juste milieu……… Le juste milieu est ce qui s’impose à la morale et permet de savoir jusqu’où on peut aller trop loin…. 10 Chapitres du cours sur la liberté, sélectionnés et édités dans un format papier agréable et pratique. L’animal le plus malheureux et le plus mélancolique est comme de bien entendu le plus allègre » Nietzsche. Peut-on rire de tout ? Le pouvoir hilarant de quoi que ce soit n’est pas dans la chose en soi, il est dans l’esprit qui la contemple et en fait surgir l’aspect comique. Nous avons affirmé que la liberté est un droit fondamental de la personne humaine. Au carrefour du droit, de la philosophie, de la sociologie et de la psychologie, le thème de la répression de l’humour et du rire oblige à départager le comportement déplacé et le comportement proprement criminel. En gros ils disent que oui on a le droit de rire de tout mais pas avec n'importe qui ! Il permet à des pulsions refoulées de s’exprimer sous forme substitutives et de se satisfaire. En mettant en scène le caché, l’interdit, l’indécent dans la blague obscène par exemple, le comique offre une jouissance symbolique. « Entre la moquerie et le rire, je fais une grande différence. Le … Les humoristes devraient savoir qu’ils prennent de grands risques en s’attaquant au sacré, par exemple à l’interdit de la représentation avec lequel on ne badine pas dans certaines sociétés n’ayant pas rompu avec l’ordre théologico-politique. Il est subversif par nature. Instinctivement, sans influence littéraire apparente, je découvris l'humour cette façon habile et entièrement satisfaisante de désamorcer le réel au moment même où il va vous tomber dessus. Il suppose une culture de la remise en cause de soi-même, une rupture ethnocentrique et égocentrique. Les professeurs de philosophie et les philosophes me fascinent au plus haut point ! Reste, qu’il faut s’empresser de rajouter toujours avec Desproges « pas avec n’importe qui ». Droit pour chacun de croire ce qu’il veut et d’être ce qu’il est, dès lors que l’exercice de sa liberté ne menace pas l’exercice de ce même droit chez les autres. N’y a-t-il pas des sujets délicats pour les moeurs actuelles et qui bornent tout débat ? Il suffit que l’esprit s’émancipe des frontières fixées par le groupe, qu’il s’arrache à toute forme d’engluement, dans la souffrance, dans le sérieux pour faire preuve d’une capacité quasi infinie à transformer en comédie ce que les hommes vivent d’ordinaire sous la forme de la tragédie. C’est pourquoi il si est important de rire. Dans la même veine que cette interrogation sur le rire qui implique la liberté et la morale, une autre interrogation serait intéressante, celle-là qui complèterait le doublon précédent par l’implication du langage : « peut-on débattre de tout » ? Ayons simplement le droit de rire, le droit de condamner ou d'imposer l'opinion, ayons le droit d'utiliser l'humour, mais surtout n'oublions pas de rire de manière pure et non accidentelle. L’homme souffre si profondément qu’il a dû inventer le rire. D’ailleurs, Rabelais n’avait-il pas raison en disant que « Le rire est le propre de l’Homme » ?! | The Wouah Factor, Rire de tout ? Culture | 8 février 2007 à 00:00 par La rédac' Partager Cette semaine a lieu le procès de Charlie hebdo. Il refuse sans gravité de consentir à la bêtise et à la bassesse du monde, il en dénonce les fausses valeurs, il déjoue le tragique. Peut-on s’autoriser n’importe quel rire, autrement dit se sent-on le droit de rire de manière illimitée ? C’est là une certaine manière d’affirmer la supériorité de l’esprit sur tout ce qui peut le détruire ou l’aliéner. Elle est aussi la forme la plus avérée de la perversion fanatique. Page 1 sur 2. Dans ce tour d'horizon des principaux sujets qui démangent les humoristes et dérangent la société, Philippe Geluck passe en revue avec esprit les arts de rire. Il dit lui-même: « Rire nous sauve, voir l’autre côté des choses, le côté irréel et amusant, ou réussir à l’imaginer, nous aide à ne pas être réduits en miettes, à ne pas être écrasés comme des brindilles, à résister pour réussir à passer la nuit, même quand elle s’annonce très très longue. En Allemagne, Katha précise aussi qu’en principe, on peut rire du tout. Même s’ils peuvent être également sanctionnés, chacun pense ce qu’il veut, tant que ce n’est pas exprimé publiquement. Le rire est la sanction d’un monde déchu, la sanction et le salut. Cliquez ici pour vous connecter et mettre de côté vos articles. Quels sont les avantages des anciens présidents ? Or notre passant échoue dans cette exigence. Voilà pourquoi, il faut rire de tout, de ce qui se prétend Vérité, de Dieu, du sacré, de soi-même, du sérieux etc. Peut-on rire de tout ? Le fanatisme politique ou religieux se nourrit du fantasme de la pureté morale et du goût des idoles. L’homme souffre si profondément qu’il a dû inventer le rire. Est-il bien judicieux d’exciter des passions qui ne sont déjà que trop explosives, de susciter des troubles à l’ordre public avec à la clé la mort possible de personnes, d’offenser inutilement (caractère contre-productif de la stratégie adoptée) des croyants dans leur foi? Certaines sont mêmes susceptibles d’emprisonnement et / ou d’une amende allant jusqu’à 45 000 euros. Les révolutions du XXI° siècle. Comme avait répondu je-ne-sais-plus-qui à la question « Peut-on rire de TOUT ? » : Il n’y a aucune vertu à rire de ce qui est drôle et dans ce cas la question formulée par l’énoncé ne se pose même pas. L’essence du risible ou la souveraine liberté de l’esprit. Voici les termes exacts de l’article 11 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. ». Il paraît même charmé, lorsqu’il voit quelque injustice absurde, des places données à contresens, des contradictions pitoyables dans la conduite de ceux qui gouvernent, les scandales de toute espèce que la société offre souvent. Il convient donc de comprendre que le droit de rire de tout est certes un droit fondamental, puisqu’il est le droit à la liberté de penser et de s’exprimer, mais ce droit doit être exercé publiquement avec prudence. 2018. Quelle est la durée « normale » d’un rapport sexuel ? L’obèse honteux de sa disgrâce suscite la compassion. D’où le principe énoncé par Bergson : « Les attitudes, gestes, mouvements du corps humain sont risibles dans l’exacte mesure où ce corps nous fait penser à une simple mécanique » « Du mécanique plaqué sur du vivant » voilà un des grands ressorts du comique que les imitateurs exploitent à satiété. C’est plus noblement « la politesse du désespoir ». En témoignent : Mata-Hari devant le peloton d’exécution en 1917 : « c’est bien la première fois qu’on m’aura pour douze balles ». Le rire aurait une fonction sociale. Le premier document est un article extrait de magazine Label France n°56, intitulé "Peut on rire de tout" écrit par Pierre Siankowski, publié en 2004. Peut-on rire de tout? J’ai fait une blague, j’ai vexé et été méchant, je n’avais donc pas le droit d… C. Castoriadis. On s’attend, par exemple à ce que le passant nous précédant sur le trottoir poursuive sa route dans une conduite adaptée et voilà que, distrait par une trop jolie personne, il heurte brutalement le poteau du réverbère… On rit même lorsqu’ on se précipite pour lui porter secours. Il s’impose bien, on l’a dit, comme un privilège divin. Alors pourquoi rit-on ? En général, elle oppose les partisans de la décence (« il y a des choses sur lesquelles on ne peut pas rire, comme la Shoah »), les partisans de l’humour sans limite, qui se voient en hérauts de la liberté d’expression, et diverses approches plus nuancées, comme ceux qui citent la maxime éculée de Desproges, conciliant liberté de l’humour et respect des personnes : « on peut rire de tout, mais pas … Alors, comment savoir? Au Québec, le droit à l’honneur et à la réputation, de même que les recours possibles en cas de violation de ces droits, sont codifiés dans la Charte des droits et libertés et dans le Code civil du Québec.